Chez Diedenacker, on a l’alcool dans le sang. Pas tant pour en boire que pour en fabriquer. Depuis 1862, la famille installée à la Moselle distille des fruits pour proposer des eaux-de-vie et liqueurs.
Camille représente la sixième génération et, avec sa femme, il exploite non seulement la distillerie, mais également, des surfaces agricoles, des vaches laitières et un verger de quelque 400 arbres fruitiers.
Les eaux-de-vie se déclinent en dizaines de variétés, traditionnelles (mirabelle, quetsches, marc, poire…) ou originales (nèfles, cumin, potiron et même asperge…), produites essentiellement avec des fruits luxembourgeois.
Voilà qu’en 2000, à la faveur d’un reportage sur l’Écosse, a l’idée de se lancer dans la fabrication d’un whisky: « J’ai vu les ingrédients, la fabrication et les fûts et je me suis dit qu’on a tout ce qu’il faut ici. »
Après divers tests et en se souvenant du classique alcool de grain luxembourgeois, le premier fût du premier whisky luxembourgeois est rempli en 2006.
Le Number one – qui porte bien son nom – suit les règles de fabrication classique: du malt d’orge provient d’Allemagne (il n’y a pas de malterie au Luxembourg), et du seigle luxembourgeois fermentent pendant quelques jours avant de passer à la distillation.
L’impressionnant alambic tourne plusieurs heure et les vapeurs d’alcool à 90° sont récoltées, puis à nouveau distillées pour descendre à 80°. L’alcool obtenu est refroidi et on fera baisser sa teneur en alcool en y ajoutant de l’eau, progressivement, pour descendre à 58°.
Il est alors conservé en fût pendant cinq années au minimum. Ce sont des fût en chêne français, américain ou même luxembourgeois qui sont utilisés après avoir servi pour le vin blanc de la Moselle. L’évaporation aidant, le whisky atteint finalement 42°.
Le résultat ressemble plus à un whisky japonais qu’à un écossais, il compte des notes de miel et de vanille.
Désormais, une cuvée de quelque 300 litres sort chaque année, après cinq ans de passage en fût. C’est le cru 2014 qui est en vente aujourd’hui. Une cuvée de 10 ans est promise pour la rentrée ainsi qu’un intéressant distillat à l’épeautre vieilli 7 ans.
Article initialement paru sur RTL 5 minutes