Niché dans la vibrante rue du Bailli, Nyyó est déjà référencé chez tous les foodies. Normal : c’est bon, c’est joli, c’est malin et c’est parfaitement dans l’air du temps avec des assiettes à partager, des vins nature et un service décontracté et pro.
Le quartier Chatelain-Bailli regorge de restos et bars qui attire une foule bigarrée, branchouille et toujours en quête de nouveauté. Sur ce terrain, Nyyó tire son épingle du jeu. D’abord avec un cadre moderne et chaleureux aux couleurs de terre et aux touches orientales pas du tout kitsch. Il y a quelques alcôves oùmanger en tête-à-tête, un bar pour faire causette avec l’équipe, une terrasse arrière dans une courette très bruxelloise et quelques tables devant pour répondre au succès.
Ensuite avec un service efficace, souriant, professionnel qui sait où ne pas aller trop loin dans les familiarités sans être obséquieux. Le personnel se surpasse pour guider le client à travers le menu, en proposant des suggestions et en expliquant les qualités de chaque plat. On apprendra que le patron, Linh Nam, est un fils de réfugiés vietnamiens. Il a grandi à Liège, bossé chez Google à New York, avant de revenir en Belgique pour ouvrir cette eatery (c’est plus chic que cantine) vietnamienne moderne.
On passe à la carte qui compte une douzaine de plats à partager autour de 12-13 euros (de 9 à 18 pour exacte). Il y en a pour tous les palais : avec ou sans viande, chaud ou froid et plus ou moins spicy. Plutôt que de fusion, on peut parler de tradition modernisée (j’ai pas dit revisitée, ouf !) ou d’une manière de déconstruire et reconstruire les classiques vietnamiens.
On démarre avec un ceviche (pas si tradi, on est d’accord), tout bien comme il faut. La dorade a une belle mâche ; lait de coco, citron vert et épics thaïe lui donne un lit bien douillet qu’une huile de coriandre vient réveiller.
Suit la salade de concombre spicy. C’est plein de trucs crunchy : des oignons rouges, des cacahouètes, des échalotes frites et huile de citronnelle et coriandre pour couronner le tout. C’est juste pas tout à fait assez spicy à mon goût.
Sticky rice and pork croquettes (oui, il n’y en a qu’une sur la photo, je me suis précipitée !). On peut parler d’un hommage à la tradition belge des croquettes ou lorgner vers une influence italienne des arancini, toujours est-il qu’on a ici un porc effiloché cuit lentement, avec du céleri et des oignons caramélisés enfermé dans une boulette de riz. La sauce est tomatée, légèrement relevée. Une mayo aux herbes achève de nous régaler.
Dernière assiette : Shrooms & Noods. Des nouilles de riz au beurre et à l’ail, de pleurotes frites (à retenir, ça ne doit pas être difficile à faire et ça apporte du croustillant à ce champignon mou), et plein de crudités.
Avec ça, on boit un cocktail maison, inventifs, bien servis et qui pepsent. Et puis on passe à la carte des vins. Tous nature et bien sourcés.
Nyyó n’est pas un énième resto à concept qui va s’essouffler avant même que les plats aient pu refroidir. C’est un très bonne adresse où on a déjà envie de retourner pour goûter le reste de la carte.
Nyyó
38 rue du Bailli, à Bruxelles (Belgique)
Tél.: +32 2 478 07 13
nyyorestaurant.com