Le Festival d’Avignon c’est du théâtre et de la danse, mais c’est aussi le bon moment pour se taper la cloche en évitant les pièges à touristes.
Pendant la période estivale, la foule se presse sur la place de l’Horloge et ses brasseries très moyennes. Mais Avignon offre aussi d’autres explorations culinaires, en s’échappant un peu du tumulte.
Quoi de mieux pour s’échapper que de sortir de la ville, traverser le Rhône pour se rendre à la très mignonne cité médiévale de Villeneuve-lès-Avignon. Outre sa magnifique chartreuse et sa célèbre résidence d’écriture, c’est aussi l’écrin où se niche le Prieuré-Baumanière. Ce Relais & Châteaux est installé dans un ancien monastère du 14e siècle, un havre paisible sans luxe ostentatoire, mais clairement haut de gamme.
Le chef, Christophe Chiavola est natif de Savoie et a grandi à Perpignan. Il travaille pour le groupe Baumanière depuis 2013, à la tête des cuisines du Hameau des Baux, puis celles de Château de Massillan et enfin au Prieuré. À chaque étape, il obtient une étoile au guide Michelin.
Le Prieuré ne fait pas exception : l’arrivée du chef en mai 2023 est couronnée d’une étoile si mois plus tard. Le menu gastronomique est proposé au dîner. Le midi, la formule est plus simple et décontractée. Pour autant Les tables sont toujours nappées de blanc, le service est tout ce qu’il y a de plus professionnel et aimable. On déjeune à l’ombre d’un tilleul, avec une belle vue sur la tonnelle de glycines et le grésillement des cigales en bande son.
Le menu du déjeuner est essentiellement préparé dans la cuisine extérieure, sur un braséro au feu de bois, sous les yeux des clients. «Pour moi, la cuisine est un spectacle, du théâtre, les clients doivent se dire « wahou » !», explique le chef.
Et l’effet wahou ne se fait pas attendre quand la table se pare des différents plats très colorés dans une ambiance estivale et méditerranéenne.
Pastèque, féta, sauce vierge, roquette.
C’est simple, frais. Les associations fonctionnent très bien
Fenouil et céleri croquants, poutargue, salsa verde. La poutargue est généreusement parsemée, elle apporte une saveur iodée, légèrement amère qui s’accommode très bien des légumes. Un terre-mer bien éuilibré.
Retour de criée: une dorade royale cuite au barbecue. La chair est fondante, parfaitement assaisonnée, avec le fumé qui ne prend pas trop de place.
En accompagnement, une magnifique aubergine rôtie, confite au miel, avec du parmesan et des crouton. Le parfum fumé est plus présent, mais on reste dans l’équilibre.
Les pommes de terre ratte rôties et son condiment herbacé ajoutent encore des saveurs sudistes aux goûts bien marqués.
En dessert, une soupe de pèche aux herbes et une crème glacée à l’huile d’olive. On reste bien dans le terroir, sans excès de sucre mais avec beaucoup de goût.
Une belle expérience pour un déjeuner provençal raffiné
Le Prieuré
7, place du Chapitre à Villeneuve-lès-Avignon
Tél : + 33 (0)4 90 15 90 15
leprieure.com