Pour un soir, Rémy Savage était au Paname Bar. La star de la scène cocktail a démontré l’étendue de son talent. Le tout, avec le sourire et le sens du partage. On adore.
Fin 2020, Wengler, distributeur de vins et alcools, lançait Symposium, une initiative dédiée à la mixologie et aux spiritueux. Jusqu’ici, c’étaient plutôt les professionnels des bars (et quelques insiders) qui étaient visés, avec des dégustations, des workshops et des concours. La plateforme passe à la vitesse supérieure en ouvrant plus largement ses événements au grand public. L’invitation de Remy Savage au Paname était une première étape dans cet élargissement.
Rémy Savage est une des pointures internationales de la gastronomie liquide. C’est un peu le Alain Ducasse du cocktail: Le gars a 33 ans et ses bars cumulent les titres et les récompenses, dont celui de « Best European Mixologist » en 2018 et celui de « Best International Bartender of the Year » décerné en 2022 par Tales of the cocktails. Si on rembobine son histoire, on apprendra que ce Franco-Irlandais a commencé à travailler dans des bars pour payer ses études de philosophie. Une fois son diplôme en poche, il continue dans le secteur: il sera tour à tour directeur créatif du groupe Bonhomie à Paris (Bars Little Red Door, Lulu White & Bonhomie), Head Bartender à L’Artésian, le célèbre Palace Londonien (classé aux Worlds 50 Bests), puis directeur de création associé du groupe Syndicat cocktail club à Paris.
Il vient d’ouvrir Abstract, un nouvel établissement à Lyon. Après A Bar with Shapes for a Name (qui n’a donc pas vraiment de nom, mais des formes un losange jaune, un carré rouge et un rond bleu), à Londres, et Bar Nouveau, à Paris, Abstract est sa troisième adresse ouverte en moins de trois ans. Toutes ont la particularité de s’inspirer d’un mouvement artistique : le minimalisme du Bauhaus pour la première, l’Art nouveau pour la deuxième et, donc, l’art abstrait pour ce nouveau spot.
On aura compris que ça vole haut dans la tête de Rémy Savage qui signe des cocktails inspirés par l’art et la philosophie. Ça frise parfois le minimalisme ou l’existentialisme, le Less is more de Mies van der Rohe pourrait être sa devise. Certains voient en lui une sorte « mad scientist », pour la précision de ses recettes mais ce qui l’intéresse, est de comprendre le beau et l’émotion.
Un certain mardi soir au Paname Bar, ce fut quatre créations peu spectaculaires dans la présentation, mais fortes en goût et en plaisir.