Bao8 vient d’ouvrir est c’est une bonne nouvelle: c’est joli, c’est bon et c’est pas cher… Que demander de plus?
La rue Joseph Junck n’est pas la plus cool de la capitale. En face de la gare, elle demande de zigzaguer entre les travaux, les poubelles, du mobilier de terrasse qui semble abandonné et les groupes plus ou moins envahissants de traîne-savates aux occupations peu légales. Aussi ouvrir un nouveau resto dans cette rue fait le pari de la possible gentrification de l’endroit, à l’image de sa voisine, rue de Strasbourg. La présence d’enseignes plus haut de gamme comme Monoprix et Naturalia ou le récent Ramen Shifu argumente dans ce sens. En attendant, les patrons de Bao8 ont placé un vigile devant l’entrée, histoire de rassurer les clients.
Et les clients sont déjà nombreux, à peine une semaine après l’ouverture. Les ingrédients de la recette fonctionnent donc parfaitement: une cuisine asiatique tendance street food, un brin fusion; un cadre léché confortable et dans l’air du temps, une équipe aux petits soins et tout ça à prix plutôt doux.
La déco: Une fois la porte passée, on oublie l’aspect décati de la rue, on se retrouve dans une ambiance feutrée, grand bar à droite, petites tables à gauche et estrade au fond avec d’autres tables et le néon qui va bien comme dans tous les décors instagramables. Il fait carrément sombre pour mes vieux yeux, avec une seule petite lampe par table, mais c’est la tendance déco du moment, no comment.
L’assiette: Avant de tester les baos, on y a savouré un tataki de bœuf hyper tendre, avec une marinade au soja tout ce qu’il y a de plus réussie et on est tombé en amour avec le Chicken Karaage. Ce classique de la street food japonaise consiste en morceaux de poulet frit qui font trempette dans une sauce moutardée un peu sucrée, clairement faite maison. On a bien essayé de tirer des vers du nez à Ricky Guzman, le chef pour connaître la composition exacte, mais il garde le secret. C’est réconfortant et totalement addictif. Le classique ceviche de saumon à l’avocat fait le job.
Le nom du resto n’est pas usurpé : le bao est la star de la carte, avec trois choix de viande et en végétarien. Le pain cuit à la vapeur est fluffy à souhait, tout gonflé et rebondissant. La farce a bien du goût: poitrine caramélisée, oignons, herbes, sauce Teriyaki enveloppante et une mayonnaise au wasabi pour réveiller les papilles.
Côté bar : La carte de cocktails est joliment travaillée. Il faut dire que Margaux Merel, ancienne du Bazaar, Alexis Kuhlich qu’on a connu au Bellamy et au Paname et Bruno Costa, également passé par le Bazaar sont à la manette. Cela donne des créations comme sur la photo (© Foodzifab, merci bien), des classiques with a twist, des gin tonic comme s’il en pleuvait. Seule la carte des vins mériterait un peu d’efforts (plus de choix, plus de local).
On termine avec un salut spécial pour le service souriant et attentif. Faute d’être tout à fait rodé et pro, on sent une envie de bien faire et un sens de l’accueil. Enfin, pour ne rien gâcher les prix sont plutôt doux et c’est suffisamment rare pour être souligné. Bref, on sait déjà qu’on y retournera.
Bao8
8 rue Joseph Junck à Luxembourg (gare)
Tél.: +352 26 17 55 67
bao8.lu